Un cheval, un rêve...



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Merci Manon pour ce cadeau qui m'a beaucoup touchée au lendemain de la mort de Kenzo. Je t'adore.


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LE HAFLINGER







Le premier Haflinger est apparu en 1874, lorsqu'un certain Joseph Folie décida de créer un cheval adapté aux besoins des montagnards du Tyrol autrichien : une monture rustique mais gracieuse, solide mais agile, frugale mais généreuse. Monsieur Folie veut un cheval fort comme le Noriker (traditionnel cheval de travail en Autriche) et endurant, vif, agile comme le Pur Sang Arabe. Il devra être le cheval à tout faire, parfait compagnon de travail des fermiers des alpages et cheval de trait de toute la famille.

Les origines du premier Haflinger sont donc assez bien connues. Sa mère était alezan clair aux crins très blonds. Le père était un demi-sang arabe alezan doré, El Bedavi XXII, élevé dans un haras non loin du Tyrol. Cette alliance est celle de deux tempéraments complémentaires : celui du puissant travailleur des montagnes, à sang froid, et la flamme ardente, la maniabilité et l'intelligence du cheval du désert. Par chance le poulain qui naît de leur union a pris le meilleur de ses géniteurs. Son nom, Folie 249, résonne dans la tête de tous les passionnés de la race. Atteignant la taille de 1,48m à l'âge adulte, le bel alezan doré aux crins doré aux crins lavés va devenir le premier étalon Haflinger de l'histoire. Il servira les juments autrichiennes pendant 19 ans et sera le fondateur des 5 principales lignées que compte encore aujourd'hui le stud-book. Pas étonnant dans ces conditions que rien ne ressemble plus à un Haflinger qu'un autre Haflinger, étant tous des copies plus ou moins fidèles de Folie 249.

Le Haflinger est bien charpenté mais gracieux, aux poils dorés et aux crins blancs. Il porte généralement une liste blanche à son front, qui descend parfois jusque sur le bout du nez en imprimant sur la peau noire une tendre marque rose. Sa petite tête, dont les oreilles pointent à peine sous l'épaisseur du chanfrein, porte l'expression du sang arabe qui coule dans ses veines : profil plutôt concave, naseaux ouverts, lèvres fines, yeux expressifs. En revanche, ses puissantes épaules, son dos long, sa croupe rebondie et une solide ossature ne trompent pas sur ses origines de cheval de montagne. Le Haflinger est un véritable travailleur, endurant et frugal.

Le Haflinger porte souvent la marque de l'edelweiss, fleur symbole de l'Autriche qui entoure le "H", rappel de Hafling, la ville berceau de la race, marqué au fer sur l'encolure ou sur la croupe.

Le poulain est laissé avec sa mère durant la première année, pour qu'entre travaux des champs et débardage, la poulinière puisse donner la tétée. Le petit la suit partout, gambade à ses côtés lorsqu'elle amène la famille en attelage jusqu'au village, lorsqu'elle attend entre les brancards que la charrette soit remplie de foin, ou quand elle laisse patiemment ses maîtres charger son bât. En voyant sa mère dans ses multiples activités, le poulain apprend déjà son métier. A un an, il sera lâché dans la montagne, entre mélèzes et pics rocheux. Là, au dessus de 2000 mètres d'altitude presque la moitié de l'année, les jeunes ont tout le loisir d'escalader les rochers, de jouer entre eux, de se poursuivre, de se battre, etc... On les voit en troupeau, dévalant un versant au grand galop, remontant tout aussi ardemment de l'autre côté, disparaissant derrière un col, pour les retrouver sagement groupés pour une sieste au soleil avec une vue imprenable sur les vallées, les sommets enneigés, les glaciers. L'hiver venu, lorsque la neige recouvre les alpages, et ne leur laisse plus rien à manger, ils retournent se réfugier dans la tiédeur de la grange qui les a vus naître ou dans l'un des nombreux élevages de la vallée. Jusqu'au printemps suivant, où ils iront de nouveau fortifier leurs tendons, travailler leur coeur, épanouir leurs poumons, tonifier leurs dos et arrondir leur croupe en escaladant les versants. De ces deux à trois ans de liberté dans une nature sauvage, ils garderont à tout jamais l'empreinte : résistance, agilité, équilibre et débrouillardise face aux situations extrèmes auxquelles expose la pleine montagne. Peut-être aussi cette toute particulière longévité, puisque l'on rencontre couramment au Tyrol des Haflingers qui travaillent encore à 40 ans, alors que la plupart des autres races sont à la retraite dès l'âge de 20 ans.

C'est de cette capacité à affronter des températures glaciales, des terrains difficiles, à se mouvoir sans aucune difficulté dans la neige et entre les rochers qu'est née une bonne part de la réputation des Haflingers. Les militaires autrichiens et allemands furent les premiers à les utiliser comme cheval de bât. Parfois même comme éclaireur lorsqu'il fallait rouvrir des pistes recouvertes par un mètre de neige fraîche. Le poney, sans hésitation, fend la poudreuse de son poitrail, permettant aux hommes de s'engouffrer dans ses traces.

Leur réputation mondiale est sans doute liée à une politique d'élevage extrèmement rigoureuse. La sélection des Haflingers se fait autant sur leurs allures, que sur leur force et leur courage. A l'issue d'épreuves montées, attelées, et même de bât, très techniques et éprouvantes, moins de 10 reproducteurs par an seront choisis pour assurer la pérennité de la race. Le championnat du monde se déroule tous les 4 ans à Ebbs, on y trouve des Haflingers qui viennent parfois des contrées lointaines les plus exotiques de la planête, et pourtant ils se ressemblent tous comme deux gouttes d'eau.

Aujourd'hui, le Haflinger règne en maître sur les épreuves d'attelage comme dans les concours organisés pour les enfants tels que les pony-games. Il a également participé au développement du ski-joering, où un skieur est attelé à un cheval. Plus surprenant encore, on le trouve au plus haut niveau de l'équitation western, exécutant parfaitement les arrêts glissés ou le spin. Sa force et sa rapidité en font également un champion de reining reconnu. Mais c'est dans la neige, entre les traîts ou sous le bât, lorsqu'il part dans des galops endiablés qui soulèvent des gerbes blanches ou lorsqu'il se roule voluptueusement dans les flocons frais que le Haflinger dévoile totalement ce qu'il est : un travailleur robuste et généreux, jovial et enjoué, tendre et attentif. Ses quatre sabots accrochés à la roche, son regard s'engouffre dans la vallée, remonte vers les sommets enneigés, étincelants, se perd au-delà des plus hauts cols, fuit vers ses souvenir d'enfance sauvageonne, vers l'infini.



Merci au livre "Haflinger" de Gabrielle Boiselle et Agnès Galletier pour les renseignements sur la race Haflinger.






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